Le co-entraîneur du Racing 92 était bien sûr très satisfait d'avoir fait tomber le champion (19-16) et de vivre une première demi-finale européenne. Mais il rappelle aussi que son équipe n'a encore rien gagné.

Quel est votre sentiment à la sortie de ce match?
Se retrouver dans le dernier carré de la Coupe d’Europe en éliminant le triple champion d’Europe, c’est forcément une grosse satisfaction. Le déroulé du match était presqu’à l’identique de l’année passée face aux Saracens (11-12). Ça veut peut-être dire qu’on a appris de cet échec, qu’on est peut-être moins cons que l’an passé. Mais face à une équipe qui a marché sur l’Europe pendant trois ans avec des joueurs extraordinaires, ça a été très compliqué. Le vent a perturbé les buteurs, ce n’était pas forcément un beau spectacle. Mais entre deux équipes physiques, ça a tapé dur. On est allés cherchés cette victoire.

Votre entame était pourtant magnifique…
Oui mais malgré ça, la première période était compliquée. On mène rapidement 10-0 mais on n’était pas satisfaits à la pause. On se consumait dans les rucks, on subissait sur les largeurs. On a tout laissé sur le terrain malgré les blessés, comme Dan Carter. Il pouvait y avoir des prolongations, on voulait garder les buteurs sur le terrain. Il y avait des absents des deux côtés. Ça fait partie du jeu.

Le souvenir de l’an passé vous a-t-il traversé l’esprit dans les dernières minutes?
On ne voulait pas revivre ce scénario. Chaque décision pouvait faire basculer le match. Il fallait être bon dans l’occupation, garder le ballon dans le camp adverse. On a eu les ressources nécessaires pour aller chercher cette pénalité de la gagne à deux minutes de la fin.

Et c’est maintenant Leicester, en Angleterre, qui se dresse sur votre route.
Ce sera très difficile, mais c’est toujours le cas dans les dernier carré. À nous d’aller chercher à l’extérieur notre qualification pour la finale à Lyon. On va essayer de faire honneur au rugby français et a ce qu’a fait Toulon depuis trois ans. Beaucoup de choses sont écrites entre les deux équipes mais il y a surtout beaucoup de respect. On est évidemment très satisfaits, mais ce n’est qu’une étape dans notre progression. On n’a encore rien gagné et on veut le faire cette saison. On ne sera très contents qu’après avoir remporté un titre.

Que vous a dit Bernard Laporte en venant vous voir dans le vestiaire?
Il nous a félicités. On a tous beaucoup de respect pour lui. Ce qu’il a fait à Toulon est gigantesque. Il espérait avoir perdu contre le futur champion d’Europe.